Les élèves s’engagent dans l’activité en donnant le meilleur d’eux-mêmes, sans craindre de se tromper, sans se demander s’ils seront meilleurs ou moins bons que le voisin ; ils écrivent le mot dicté du mieux qu’ils le peuvent. Ils vous expliquent d’ailleurs qu’il ne faut surtout pas copier sinon on sera coincé pour la phase de négociation (car tout le monde aura le même mot). Et puis surtout « on est là pour apprendre » rappellent-ils. La phase individuelle de la Twictée démarre en donnant la tonalité qui régit l’ensemble du dispositif : BIENVEILLANCE.
Mes élèves ont rapidement compris que les éventuelles erreurs seraient l’occasion d’apprendre. Et d’apprendre ensemble, de surcroit. Il n’y a pas de stress, pas de crainte, pas de blocage pour écrire un mot non connu par l’enfant. Rien que cela est déjà une victoire début CP ! Il n’y a pas non plus de compétition entre les élèves, mais une volonté de faire « ensemble » pour aider les camarades et pour permettre de progresser soi-même.
Entraide et collaboration sont les piliers sur lesquels repose la Twictée pour les élèves et leurs enseignants. Car les enseignants ne sont pas contraints, ils sont au contraire invités à participer, encouragés à partager, constamment valorisés par Fabien Hobart et Régis Forgione. Et dans cette atmosphère bienveillante, les enseignants se forment et évoluent également.
Après avoir vécu la saison 2 de la Twictée avec les CE1 (et partiellement avec les CP de l’an passé aussi), mes CP ont officiellement intégré le dispositif cette année pour la 3ème saison. La twictée dès le début CP semblait compliquée à envisager l’an dernier, et maintenant, elle parait simplement… évidente. Parce qu’apprendre à lire et apprendre à écrire ne vont pas l’un sans l’autre, le Twictée au CP prend véritablement tout son sens. En effet, les allers-retours entre lecture et écriture sont constants. Mes élèves encodent et décodent, mais surtout ils s’interrompent, réfléchissent et se demandent « mais comment fait-on pour écrire ? ». Et c’est ce qui rend la Twictée si intéressante à mes yeux pour mes élèves.
A chaque étape (qu’il s’agisse de la négociation par groupe, de la correction, de la réalisation des twoutils), les élèves verbalisent ou entendent leurs camarades verbaliser leurs stratégies mentales. Il y a des élèves pour qui les correspondances graphophonologiques ne posent pas de difficultés, et il y a ceux pour qui il est tout sauf évident qu’il faut scinder le mot en syllabes, chanter les sons, retranscrire le son entendu par la lettre qui lui correspond… Mes élèves repèrent les erreurs, réfléchissent ensemble sur la langue et partagent les procédures efficientes pour mieux écrire. Avec le travail autour de la phrase, ils prennent également conscience du fonctionnement de la langue écrite pour mieux la maîtriser. Et je ne sais pas si j’aurais été en mesure de leur proposer tout cela de manière si efficiente sans la Twictée.
Alors… Merci !
Huber Karine
@huberkarine
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