Sandrine DESCOMBES incarne à la perfection le dynamisme et l’engagement des twictonautes. C’est sur #U_Twictée, première édition que nous la découvrons. Sandrine entreprend un voyage de près de de 800 km de la Bourgogne vers L’Ariège pour comprendre les tenants et les aboutissants du dispositif afin de s’y engager pleinement dès le début de la saison 3 (septembre 2015).

Aujourd’hui Sandrine n’en est pas à son premier article et c’est bien plus : elle est membre du board de l’association et très active dans les différents projets qui vitalisent jours après jours Twictée.

De la production de ressources et d’écrits, notamment son article sur l’évaluation positive, à son très récent Café Twictée à Mâcon, Sandrine est une figure de proue du collectif et de l’association sans qui Twictée ne pourrait exister.

Dans l’article qui suit, notre twictonaute présente une séquence préparatoire à l’écriture de twoutils : ritualisation et liaison École-Lycée sont deux des hypothèses de travail qui fondent cette proposition qu’elle vous détaille dans les lignes qui suivent.

La ritualisation du twoutil ou comment se préparer, sereinement, à entrer en Twictée

La phase d’élaboration du twoutil est la phase clé du dispositif mais également la plus inquiétante, la plus difficile à appréhender.

Lors de ma première année, j’avais proposé deux énoooormes séances de recherche d’erreurs et de fabrication de twoutils aussi ennuyeuses pour mes élèves que pour moi. Elles n’avaient servi qu’aux quatre élèves les plus vifs qui avaient compris le principe du premier coup. Notre première twictée avait été du coup une épreuve, riche mais très difficile.

Forte cette expérience, j’ai décidé, pour ma deuxième saison, de préparer mes élèves autrement : leur première twictée devait être plus un plaisir qu’une galère.

J’ai distillé des touches quotidiennes de twoutils. Ils sont devenus notre rituel du matin. Et je n’y vois que des avantages.

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Comment ces séances quotidiennes se déroulent-elles ?

Tout d’abord, j’écris la phrase au tableau.

Ensuite, chaque élève la recopie sur son support et place ses étiquettes d’analyse :

  • au-dessous des mots, leur nature
  • et au-dessus, leur fonction.

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Pendant la phase de recherche individuelle, un élève travaille au tableau.

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La correction commence par la nature des mots. On remplace certains mots par d’autres qui ne doivent pas changer l’orthographe de la phrase. Cela nous permet de travailler sur les mots de même nature, de réfléchir aux incidences sur les accords, les liens entre les mots et même parfois de justifier un choix d’étiquette.

Un autre élève inscrit les mots travaillés sur le tableau de récolte lorsque les réponses sont validées.

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Puis on discute des fonctions.

Quand tout est validé, pendant que les élèves rangent leur matériel, je cache très vite une erreur dans la phrase. Ils voient cette partie comme un jeu. Trouver l’erreur, pour eux, est une fierté. Il faut qu’ils mémorisent la première phrase, qu’ils observent la seconde, qu’ils réfléchissent à tout ce qu’on vient d’expliquer et qu’ils trouvent la différence.

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Au début de l’année, on a commencé par expliquer l’erreur collectivement sur volontariat, et on construisait ensemble, au tableau, le twoutil correspondant.

Plus tard, les élèves ont eu pour mission de le produire seul sur leur ardoise.

un élève de notre classe de CM1 envoie par Twitter le twoutil à notre classe lycéenne correspondante

Depuis, qu’une collègue professeur d’éco/gestion Marie-Anne Dupuis, nous a proposé, ainsi qu’aux @cm2Joppet de Muriel Meiller et aux @CMChampagneux de Romance Cornet, de corriger les productions de ses terminales, ils s’appliquent encore plus. C’est une grosse mission ! Nos phrases sont tirées de leurs productions et quelle responsabilité pour « ces petits élèves » de rendre service à des grands !

Lorsque les phrases sont un peu compliquées à analyser, je les transforme de façon à les rendre abordables tout en laissant l’erreur d’orthographe initiale à justifier.

Et nous avons fait du chemin car depuis peu, les élèves doivent produire leur twoutil sur leur cahier de français. Ils sont plutôt à l’aise et le fait de laisser les étiquettes d‘analyse au tableau leur permet de garder en tête le vocabulaire grammatical et de pouvoir s’habituer à l’utiliser.

Ensuite, on corrige les différentes propositions.

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Enfin, quand nous sommes d’accord, un élève envoie par Twitter le twoutil à notre classe lycéenne correspondante @DupuisDistrict.

Cette ritualisation a été salvatrice pour moi et très productive pour les élèves. Et notre première twictée a été beaucoup plus simple parce que cette partie était mieux maitrisée.

En espérant que notre expérience pourra vous aider dans la vôtre.

 

@sansandescombes