#SOUPLESSE

Voilà le mot balise qui m’a accueilli quand j’ai voulu inscrire ma classe à la Twictée : #souplesse.

Nous avons fait notre première twictée de l’année et c’est un mot que je veux retenir de cette expérience, de tous les échanges que j’ai eu et de tous les témoignages que j’ai lu sur ce site.

C’est cette souplesse qui permet à tant de classes de niveaux et de profils différents de participer et de collaborer joyeusement à la Twictée. C’est cette souplesse et cette capacité d’adaptation du dispositif, ainsi que la bienveillance des « plombiers » et des participants qui permettent à tous de s’aider et de se rencontrer autour de… l’orthographe! Pas le sujet le plus plaisant de notre métier, au moins dans mon cas! J’aime les langues, mais ma langue maternelle est l’espagnol et je trouve l’orthographe française tellement plus difficile à enseigner…et les français tellement plus moralisateurs autour de ce sujet aussi…oups, là, je m’égare!

Pendant cette première période de l’année j’ai découvert en même temps Twitter, la Twictée et une petite classe rurale de 15 élèves, 3 niveaux et 2 cycles (CE1, CM1 et CM2, oui, un drôle de mélange). Cette classe a la particularité d’être composée par des enfants qui viennent de 4 écoles de 4 villages différents. Ils ont été répartis sur 3 lieux pendant cette année, en attendant la construction d’une nouvelle école pour l’année prochaine. Ils ne se connaissaient pas tous et ils ne connaissaient pas leur maitresse. Il nous fallait beaucoup de #souplesse.

Je savais que le début de l’année allait être ardu et que la priorité était construire ce groupe classe, rassurer et commencer très vite à faire des projets ensemble. La Twictée fait partie des projets que j’avais envie de faire, mais je me suis bien demandé si ce serait possible avec si peu d’élèves. Le dispositif est prévu pour faire 8 groupes de 3 ou 4 élèves qui négocient et envoient 8 productions différentes.

Evidement je ne pouvais pas avec ma classe. Tout de suite on m’a rassuré en me disant que je pouvais dupliquer les productions de mes groupes. Impeccable. Par contre, j’avais deux comptes Twitter et deux twictées différentes pour chaque cycle, avec beaucoup de travail de correction à faire par les élèves, puisque leurs correspondants étaient plus nombreux. Des élèves qui découvraient le projet et Twitter en même temps en plus! Parfois j’ai paniqué un peu…

Heureusement que je me suis rappelé du mot magique : #souplesse! Avec les CM nous avons observé toutes les erreurs qui revenaient ou qui concernaient le même mot et nous avons partagé les twoutils en écrivant souvent un twoutil pour plusieurs groupes de l’autre classe en même temps. Ils ont cherché les catégories d’erreurs dans les balises proposées en groupe.

Les CE1 ont été beaucoup plus guidés, après avoir trouvé seuls ( ou accompagnés) les erreurs, (la seule orthographe grammaticale connue en début d’année était l’accord du GN), nous avons fabriqué les #twoutils ensemble. Pour certains le clavier était inconnu, oui, oui… ils ont tapé leurs twoutils en s’aidant ou en demandant de l’aide aux grands. On a profité pour découvrir le verbe et son accord.

Les premiers twoutils de ma classe n’ont pas été parfaits (allez, ça viendra!), mais le sens de l’activité a été retenu : on aide les autres et les autres nous aident à écrire sans erreurs, sans jugements, avec des règles qui sont les mêmes pour tous. Pour cela nous nous aidons aussi entre nous.

Avant les vacances les élèves ont voulu écrire des mots de remerciement et de smileys à leurs classes scribe et miroir. Je ne leur avait pas demandé pourtant de dire merci… c’est bien venu de leur expérience.

C’est tout cela que je voulais pour ma classe en ce début d’année et c’est super, moi aussi je vous dis merci 🙂

Antonia
@Pinpi64